Nous partons pour un circuit touristique. Un peu trop classique et commercial à mon goût. Cela commence par une visite d’une « usine » de jade. En fait, à part 5 ou 6 ouvriers qui travaillent le jade sous nos yeux, c’est un immense hall d’exposition et de vente. Je refrène ma question sur la fréquence des accidents sur ces mini-meules : il est clair que l’on me répondrait d’une manière idéalisée. Nous sommes là pour admirer et acheter. Les deux sont possibles, mais pas pour les mêmes objets. Certaines pièces, tels ces chevaux au galop ou ces aigles prêts à fondre sur leur proie, sont impressionnantes ; mais le nombre de zéros sur l’étiquette me laisse pantois. Combien d’années de salaire me faudrait-il pour pouvoir acquérir ces pièces ? Et qui peut le faire ici ? La visite des tombes Ming se limitera à celle de l’empereur Ding Ling. Pourquoi, je ne sais pas. Sans doute une question d’horaire : les tombes sont réparties dans un cirque de 40 km2 protégé des vents du nord (et des mauvais esprits les accompagnant ?) par des montagnes. Et le fait est que 3 seulement sur les 13 se visitent (et pas les tombeaux des concubines, leur nombre n’étant peut-être pas connu : il faut laisser du travail aux futurs archéologues...). Les chambres funéraires creusées sous une colline sont impressionnantes. En particulier, les monumentales portes de marbre, restées intactes, ont exigé une conception astucieuse pour que leur manœuvre soit possible. Appétit d’éternité ou marque de puissance pour affermir un pouvoir bien temporel ? La deuxième visite commerciale a lieu après le déjeuner : le restaurant abrite une exposition de perles de culture. Les prix sont plus abordables, mais je me demande s’ils ne sont pas comparables à ceux de nos bijoutiers. La différence réside dans le fait que l’on a vu ouvrir l’huître perlière et recueillir les perles fines. Et pour ce qui est des prix bradés, des vendeurs à la sauvette nous en font. Mais je ne veux ni montres « de marque », ni tee-shirts aux anneaux olympiques. La visite du Palais d’été est bienvenue après ces attrapes-touristes. Non qu’il y ait personne (on attend 40.000 visiteurs dans la journée). Mais ce sont des Pékinois venus goûter un rayon de soleil sur le lac et le charme des bâtiments anciens. Enfin, la Chine comme dans Tintin ! Nous repassons devant le stade olympique et devant ce qui semble être un parc à la gloire de la diversité ethnique de la Chine (comme Paris en a connu pour son empire...). Notre accompagnatrice nous indique : 56 minorités ethniques. Ma répartie fuse avant que j’aie pu la retenir : « One less would not be a great loss ! » (une de moins ne serait pas une grande perte). Le mini-bus éclate de rire, mais l’accompagnatrice ne semble ne pas avoir compris...