Par Jean-Paul Penot Mardi 8 avril : le congrès bat son plein
Quinze conférences dans la journée, ce n’est pas une sinécure, car chacun veut en dire le plus possible dans un court laps de temps. Aussi, dans la partie de l’après midi dédiée à des conférences en sessions parallèle, un groupe emmené par un collègue canadien m’invite à m’éclipser. Mais, ayant été le vilain petit canard la veille, je ne veux pas être impoli vis-à-vis de nos hôtes. De plus, une marche le long de ces avenues insipides sous cette lumière glauque ne m’attire guère. Je me trompe de salle pour écouter l’exposé de jeunes chercheurs chinois liés à un de mes co-auteurs. Aussi, lorsque j’entre dans la bonne salle, l’exposé est commencé... en chinois. Aussitôt, le conférencier passe à l’anglais. Constatant qu’il n’y a pas d’autre occidental dans la salle, je leur demande de continuer dans leur langue, puisqu’il me suffit de lire sur l’écran le texte en anglais. Mais ils ne cèdent pas, et je me dis qu’accepter leur courtoisie leur donne une bonne occasion de s’exercer. Mais je me rends compte qu’en retour je leur dois un commentaire. Ce que je fais à la fin de la session, les incitant à partir de problèmes concrets et leur proposant des incitations. Ils m’applaudissent, ce qui ne se fait pas. Cela me rassure sur mon intervention de la veille. Malgré la fierté des Chinois pour leurs jeux olympiques, ils ne semblent pas m’en vouloir de ma sortie, au contraire. Le soir venu, je constate que la chaîne en anglais CCTV montre de furtives images du passage de la flamme olympique à Paris. Les trublions ne sont que des agitateurs méprisables. La liste des pays qui participeront à la cérémonie d’ouverture s’allonge et sont détaillées les erreurs du communiqué du dalaï-lama et de « sa clique » : les personnes disparues sont soit inexistantes soit très bien portantes. Cette « information » qu’il faut prendre en creux m’évoque les communiqués officiels de la guerre d’Algérie, en un temps où les journaux les mieux pensants avaient des rectangles blancs taillés par la censure. Devises des frontons de nos mairies, qu’avez-vous couvertes...