André LABARRERE, par delà les mots et la mort.
26 mai 2008, par Patrick AUZAT-MAGNE
PAU, Lundi, 26 mai 2008.
André LABARRERE, par delà les mots et la Mort.
Bien sûr, je comprends ceux qui détestaient l’ennemi politique, l’homme, l’humaniste, et beaucoup d’autres états de l’homme public, et de l’homme privé.
Je comprends ceux qui adulaient André Labarrère comme certains idolâtraient le Veau d’Or.
Je comprends, enfin, ceux qui aimaient simplement l’homme tel qu’il était, avec ses qualités et ses défauts.
Quelques-uns ont lorgné son fauteuil de maire, la place du Pouvoir car il vaut mieux être le borgne qui règne aux pays des aveugles, qu’une sous-merde à la Capitale voire rien du tout dans le grand néant de la politique politicienne.
D’autres ne voulaient pas de sa place, mais juste la caresse du maître vers le petit animal de compagnie qu’ils se complaisaient à être.
J’en ai vu qui ont bien léché la semelle de ses chaussures, et cela devait être bon, à voir leur mine réjouie.
Aujourd’hui, les gens se déchirent pour accorder ou pas l’insigne honneur de faire figurer le nom LABARRERE sur les plans de notre cité.
Pourquoi n’aurait-il pas droit à cet honneur ?
Vaut-il moins qu’un Alexander TAYLOR ?
Vaut-il moins qu’un Louis BARTHOU ? Ou d’autres célébrités paloises ?
Non, il a, avec des hauts et des bas, correctement administré notre cité dans l’ensemble de sa législature.
Ceux qui ont fait mieux que lui à PAU pendant toutes ces décennies peuvent lui jeter la pierre, quant aux autres qu’ils retroussent leurs manches, et nous montrent de quoi ils sont capables, et alors nous en reparleront.
Bien sût, l’homme n’a pas fait, tout, tout seul.
Il avait une équipe, et son équipe a aussi droit aux honneurs comme aux quolibets.
Pourquoi je suis contre le fait de débaptiser un lieu existant.
Parce que je pense à ceux de nos concitoyens qui restent.
Parce que ces palois vivent dans une rue, sur une place, y travaillent parfois.
Et si nous débaptisons un endroit connu de la ville, cela coutera de l’argent aux contribuables, aux citoyens qui devront refaire tous leurs carnets d’adresses, ceux qui travaillent devront refaire leurs cartes de visite, leurs papiers à entête, etc. Et je ne parle pas des plans de Pau que nous devront refaire.
Bien sûr ceux qui sont dans l’enthousiasme spontané ne calculent jamais ce genre de choses, ceux qui habitent ailleurs ne mesurent jamais les contraintes qu’ils imposent aux autres, ils s’en foutent royalement.
Pourquoi, je pense et je suggère de nommer la Médiathèque du nom de l’ancien maire ?
Parce que cet homme était féru de Belles Lettres, et d’Art, et qu’il a donné son accord pour une médiathèque ; et qu’il a laissé un bel imbroglio à ces successeurs, et autant nommer la chose du nom de celui qui nous la léguait.
Ne pas l’étiqueter Médiathèque Henri IV car nous ferions preuve d’un manque d’imagination.
Déjà, je déplore qu’il y en ait que pour Henri IV, alors qu’une femme comme Diane d’Andouins qui apporta à ce roi une très forte aide financière pour sa conquête de Paris n’a jamais été honorée comme il se doit, parce que le maréchal Bernadotte n’a même pas sa statue.
Depuis des lustres, je veux ériger une statue de Diane d’Andouins, et une de Bernadotte sur la Place Gramont ; et cela me ferait mal d’en voir une de Labarrère avant les deux autres.
Mais l’humain a la mémoire courte.
L’Histoire, il ne connait pas. Quand cela a plus de dix ans, c’est de la préhistoire pour lui.
C’est l’historien refoulé qui vous le dit.
Patrick AUZAT-MAGNE
Lundi 26 mai 2008