Germain est un homme atypique et le moins que l’on puisse dire est qu’il ne pratique pas la langue de bois. Il n’y a pas de fatalité dans la pauvreté, rien d’inéluctable dans la marche du monde si tant est que l’on écoute ceux-là même qui osent proposer et créer quelque chose de différent nous fait-il savoir. Il est est inutile de lui parler du RSA actuellement mis en place par le gouvernement, surtout à l’heure où des retraités désargentés sans cesse plus nombreux font la démarche en vue d’intégrer la communauté Emmaüs. Martin Hirsh, secrétaire d’état aux solidarités actives, initiateur du RSA et ancien président d’Emmaüs, a selon lui tort de tenter de perdurer dans le gouvernement actuel, rien de bon ne sortira de ce côté-là. Toujours selon lui, M. Hirsh manipule autant qu’il est manipulé. C’était peut-être une bonne chose d’entrer au gouvernement si on lui avait donné réellement les moyens d’une politique sociale différente. Y rester est une erreur impardonnable.
Alors qui faut-il écouter ? Germain ne s’en cache pas, seuls les altermondialistes sont en mesure d’apporter une réponse adéquate à la situation catastrophique que vivent l’Homme et la nature aujourd’hui. Mais il nous fait aussi comprendre que la gauche en france a toujours un rôle à jouer...On est pourtant en droit de se demander ce que 30 ans de gestion sociale (et en partie socialiste) ont pu apporter si ce n’est la situation actuelle. Il ne désespère pourtant pas que MLC soit en la matière à Pau la femme du renouveau et qu’elle ne manquera pas de le prouver. Nous verrons bien si ses prédictions se réalisent.
A ce stade, et alors qu’on lui demande si l’UMP et la droite en général pourraient apporter des solutions viables, la réponse fuse ; elle est catégorique et c’est non. Germain pense en effet qu’il leur est impossible de bien faire car ils sont conditionnés par un parti, des idées néolibérales et qu’ils n’ont qu’une idée en tête : la reconnaissance individuelle et le pouvoir. Les intéressés jugeront... et ne manqueront pas de lui rappeler qu’il en va de même pour la gauche et même pour l’extrême gauche qui aujourd’hui s’exhibe sous les lambris de "vivement dimanche". Car la grande peur de Germain est la récupération du mouvement et la starisation à outrance de ses leaders. Selon lui les médias sont utiles si toutefois ils relayent la "bonne information", mais il constate que la presse est plus avide de scoops que de justice sociale. Le coup est rude.
Tout fout le camp et il n’a de cesse de critiquer l’ultralibéralisme, l’agriculture intensive et l’inconséquence des politiques. Un discours qui certes fait mouche mais où des solutions pour les millions de déshérités de par le monde manquent. IL a beau jeu de dire que chez lui les compagnons votent donc pèsent sur la politique locale et que de ce fait les choses bougent. Bougeront-elles aussi en Chine ou en Afrique où l’on sait le peu de cas que les dirigeants font du droit de vote ?
Pour tout dire, il y a une réalité chez cet homme et elle est formidable ; c’est la communauté Emmaüs qu’il dirige et fait prospérer (c’est la 1ère de france). IL y aussi une utopie chez lui, un côté Don Quichotte pourfendant l’injustice sociale sévissant en ce bas monde, mais là on redoute qu’il ne fasse pas recette.
Pour ma part, j’aurais aimé que votre courage, mérite et dignité, se prononcent sans, pour cela, insulter des personnes en détresse (quelqu’en soit son origine !)..........
> Utopie et réalité : retour sur un entretien avec Germain Sarhy
19 juin 2008
un peu vachardes, ses expressions, certes. mais est-ce insulter que dire la vérité ?
Les bons sentiments s’accordent rarement à la réalité
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