"L’Assomption à Lourdes a eu, cette année, un écho nettement supérieur à la moyenne dans tous les médias nationaux : célébrant le 150e anniversaire des apparitions, la ville attend près de huit millions de pèlerins en 2008 et le 15 août marquait, avec plus de 50 000 visiteurs, le temps fort de ce jubilé.

Pour les hôteliers, si les taux de remplissage affichent une moyenne plus élevée que les autres années, l’affluence n’a pas causé de gros problèmes d’organisation. Nombre d’établissements ont ainsi été occupés à 100 % durant plusieurs nuits, sans qu’il y ait de difficultés notables.

C’est à l’office de tourisme que la semaine de l’Assomption a été un peu plus difficile, car, dès le début août, pèlerins et vacanciers devaient être envoyés vers Tarbes, Argelès, voire la région paloise, soit une zone d’une quarantaine de kilomètres. La troisième semaine d’août s’annonçait un peu plus difficile pour les cafetiers et hôteliers. La semaine étant consacrée au pèlerinage des gens du voyage, la ville voit alors ses capacités de parking réduites en raison du stationnement des caravanes, et une ambiance plus tendue qui amène nombre de cafetiers à fermer, en pleine saison, avant 20 h.

C’est plutôt dans trois semaines que l’activité sera nettement plus difficile, avec la première visite de Benoît XVI et les 200 000 personnes attendues du 13 au 15 septembre. Les mesures de sécurité s’annoncent draconiennes, comme lors des visites de Jean-Paul II.

Personne d’autre que les Lourdais ne peut entrer dans la ville en voiture. Employant un fort pourcentage de saisonniers habitant toute la région, les hôteliers doivent donc organiser les transports des salariés et obtenir des laissez-passer. Comme ils doivent également revoir tous les horaires de fonctionnement de leurs établissements : les livraisons en produits frais, hors boulangerie, ne sont possibles que quelques heures dans la nuit.

La forte activité de cet été 2008 n’efface pas pour autant les sujets d’inquiétude latents chez nombre de professionnels. "Nous continuons à travailler sur au moins deux points qui pèsent sur la survie de l’hôtellerie familiale traditionnelle de Lourdes : 143 établissements pourraient fermer pour des raisons de sécurité et la concurrence des résidences hôtelières, aux pratiques et régime fiscal très différents, s’accentue", affirme Jean-Marie Attard, président de l’Umih de Lourdes et du département. Des problèmes qui ne manqueront pas de ressurgir avec encore plus d’acuité après la visite du pape."