Réaction de l’opposition municipale de droite après l’annulation du Festival de Pau
La fronde de la droite
Les élus regrettent cette annulation « incompréhensible » et dénoncent les choix culturels de la Ville.
« En tant que Palois et en tant qu’élu, je trouve qu’il y. a de la désinvolture, du parisianisme, de la condescendance, un véritable manque de respect à agir de. la sorte » lance d’entrée Jean-Louis Péres. Le conseiller municipal UDF, également conseiller communautaire, dénonce ainsi l’annulation au dernier moment du festival de Pau. Il a organisé hier, avec deux autres conseillères municipales, Elisabeth Poquet (UDF), suppléante au conseil communautaire, et Marie- José Bouscayrol (UMP), une conférence de presse pour exprimer son désaccord avec cette décision. « Comme nous avons du mal à nous faire entendre lors des conseils municipaux, ce point presse est le meilleur moyen de faire part officiellement de notre réaction. Mais nous nous exprimerons aussi lors du prochain conseil municipal, le 10 juin prochain ».
Les trois conseillers de droite assurent avoir appris par voie de presse l’annulation et ne pas en comprendre vraiment les raisons, « Le peu d’explications données par Roger Hanin tourne autour de sa fatigue, de sa lassitude, de ’son amour qui s’est assoupi pour Pau’. »
Manque de transparence
Les élus ne contestent pas la fatigue du directeur du festival, mais lui reprochent d’avoir claqué la porte de la sorte. « Il aurait au moins pu se battre pour garder certains spectacles et pourquoi pas déléguer sa fonction. C’est pour ces raisons que nous trouvons cette annulation étonnante. Et nous espérons bien connaître les vraies espérons bien connaître les vraies raisons. »
Cela fait aussi plusieurs années qu’ils dénoncent le manque de transparence dans l’organisation de l’événement phare de la culture à Pau. Ils assurent n’avoir jamais pu obtenir les comptes rendus du festival, afin de comprendre la circulation des subventions entre la société locale Arc-en-ciel et la société parisienne, qui facture 300 000 euros l’organisation du rendez-vous.
Un préjudice pour la Ville
Les élus mettent aussi en avant les conséquences de cette annulation sur les acteurs culturels locaux. « C’est un véritable préjudice pour la Ville, cette désinvolture coûte cher. On ne respecte pas les Palois dans cette affaire. »
Marie-José Bouscayrol demande clairement qu’une nouvelle page du festival soit ouverte. « Il faut sauver ce qui peut l’être et relancer un festival qui donnera sa place aux forces vives en présence. On ne veut plus du « copié-collé » d’un programme donné aux mains d’un seul Parisien. » L’élue avait déjà proposé un système de « saisons culturelles » avec la mise en avant de la musique, du cirque, du théâtre, de la danse... de toute la communauté d’agglomération.
Pour le Festival, le rendez-vous permettrait d’inviter ponctuellement des pointures nationales. « Il faut éviter de créer un festival trop local. Mais avec 400 000 euros de subvention, il y a de quoi faire quelque chose de merveilleux. »
Un forum des peuples autochtones unis
Reste que les élus ne comprennent pas l’arrivée d’un autre événement à Pau : le forum des Peuples Autochtones Unis (P.A.U). Il est bizarrement prévu pour juin 2006, en même temps que les dates habituelles du Festival de Pau. Il a en plus reçu une subvention de 400 000 euros sur deux ans et l’objet de ce forum n’est pas vraiment compris. « A part le sigle, ce forum ne semble pas avoir de lien avec la Ville. Le concepteur a déjà reçu 150 000 euros pour son film de promotion sur la ville. Ce genre de projet est vraiment révélateur de ce qui se passe à Pau en matière de politique culturelle. » lâche Elisabeth Poquet.
Les élus n’ont pas voulu parler de l’autre nouveau festival palois Hestiv’Oc, prévu lui, pour août 2005. La mairie aurait pourtant demandé aux organisateurs de ce festival d’avancer leur programme pour juillet... Avec autant de rendez-vous, quelle place reste-t-il pour un festival d’envergure ?
- par BÉNÉDICTE MALLET Photo Nicolas Sabathier
La mairie n’a pas pu réagir au point presse des élus de droite. André Labarrère était en effet absent hier de Pau.