Cela fait 30 ans que le Parti Nationaliste Basque est au pouvoir à Victoria. 30 ans ininterrompus pendant lesquels ce parti n’a jamais su totalement éradiquer le terrorisme de l’ETA.

Autonomiste sans être indépendantiste, le PNV a toujours su naviguer entre les indépendantistes et les grands partis nationaux : Le PSOE du Président du Gouvernement, José Luis Zapatero et le PP de Mariano Rajoy.

Le PNV en maintenant une position souvent ambiguë par rapport aux indépendantistes n’a probablement jamais permis d’aller jusqu’au bout de la problématique ETA. Peut-être aura-t-il évité le pire ?

Les élections pour le Parlement autonome basque du 1^er mars changent la donne. Les électeurs Basques viennent d’accorder au PNV 30 sièges (+1 par rapport à la dernière élection). Or, il lui en faut 38 pour gouverner ; le Parlement Basque ayant 75 sièges.

Tout au plus, il pourra compter sur 7 sièges supplémentaires de 3 petits partis (EA, EB et ARALDA). Total potentiel de la coalition autour du PNV : 37 sièges.

Le PSOE est le principal gagnant de l’élection en passant de 18 à 24 sièges tandis que  le PP tombe à 13 sièges. Total des deux partis « espagnols » : 37 sièges !

Reste un siège pris par « Unión, Progreso y Democracia », parti de sensibilité « constitutionaliste ». Donc avantage aux partis représentant Madrid.

Cette position de « challenger » donne au PSOE la possibilité de négocier soit avec le PP, soit avec le PNV pour contrôler la Parlement et donner le poste de « lehendakari » (Président du Gouvernement Basque) à Patxi López, chef des socialistes Basque.

Une nouvelle ère politique se prépare en Pays Basque. Souhaitons en tout cas un gouvernement solide à cette région si riche et si active dont le Sud-Ouest de la France bénéficie pleinement. Le moment est aux tractations.

-  par Bernard Boutin