Gurs, un lieu de mémoire. Oloron une exposition* à montrer à
nos jeunes.
Oloron nous donne l’occasion de découvrir une intéressante
et très documentée exposition intitulée : « De la Guerre d’Espagne à la
Shoah 1936 - 1945 ». Les motifs d’y aller sont multiples. On en profitera
pour passer au Camp, de transit pour les uns, d’internement pour les autres, de
Gurs.
L’Espace Laulhère à Oloron est un grand bâtiment industriel
désaffecté. Il convient tout à fait, par son austérité, au sujet : Résister
contre le franquisme, résister contre le nazisme.
De nombreuses associations présentent à partir d’affiches,
photos, témoignages écrits des moments sombres de la Guerre d’Espagne et de la « retirada »
qui s’en suivit. Temps de haine qui paraissent
si lointain. Jaca se soulève. Quelques jours plus tard, Jaca est
vaincue. Les soldats vainqueurs défilent encadrant des soldats vaincus. Même
uniforme.Même taille. Même démarche.
Des frères...
La défaite républicaine consommée, 500.000 espagnols passèrent les
Pyrénées en deux semaines de février 1939. La France, majoritairement
conservatrice, ne les attendait pas. La France n’en voulait pas. Le Maire d’Oloron,
très front populaire, fit en sorte que certains soient « accueillis »
au camp de Gurs crée le 25 avril 39 pour les « recevoir ».
De camps de transition, Gurs devient plutôt camp de
concentration où 1077 personnes périrent. Des Juifs (Vichy les envoya là), des
républicains espagnols, des membres de la brigade internationale... 60.559
personnes qui sont passées par Gurs entre 1936 et 1945.
Ces visages. Tous tristes. Tous gris. Autant d’aventures
individuelles terribles.
La visite de l’exposition, plus développée sur la période
guerre civile espagnole, nous fait aussi partir sur Drancy puis Auschwitz.
Par sa richesse documentaire, il ne faut pas rater cette occasion
de voir, près de chez nous, les désastres que provoquent les guerres et déséquilibres
sociétaux.
Ayons l’œil attentif à ce qu’ont connu nos anciens pour
éviter cela demain. Si possible.
Curieux de ne lire aucune réaction concernant ce sujet. La Mémoire engendre-t-elle le Trou ? Quand on sait l’importance du camp de Gurs dans l’histoire régionale, ne reste qu’une solution : faire une visite du site. C’est mieux que des comprimés de magnésium pour entretenir le souvenir. Sans passé il n’est pas d’avenir. Mais l’Homme est peut-être déjà dépassé par son avenir...