Comment font ces inconnus célèbres pour mourir presque incognito après avoir créé une oeuvre aussi riche ? Ils passent leur temps à le remplir de couleurs, de joyeusetés,de sombres heures, de traits d’humour et de travail sans relâche et sans autre patron qu’eux-mêmes. C’est ainsi qu’un matin on apprend qu’ils existent, qu’ils meurent. Et on regarde par la fenêtre pour voir le temps qu’il fait. Mettra-t-on un chapeau, une gabardine, le train sera-t-il à l’heure ? Sur l’esplanade, un homme, dans un fauteuil roulant, peint le vent, la pluie, le bonheur (à l’huile). Mais on n’a pas le temps de s’arrêter, le train sera à l’heure. Alors, en rigolant, le bonhomme vous croque d’un trait, comme un rayon de soleil réchaufferait votre dos. Et vous sentez passer la châleur, comme la brûlure de ce temps qui vous ignore. Vous travaillez, vous.
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