Si Pau était un homme (car ce n’est qu’une ville), sans doute serait-il jaloux. Il descendrait alors, un jour de fête, par la rue du XIV juillet, tournerait au hasard sur sa gauche (car Pau serait alors un homme de gauche),marcherait sans but, quand soudain surgirait devant lui la belle Gelos (car Gelos serait une femme). Le coup de foudre serait immédiat. Un vent de liberté, entre zéphyr et aquilon, poserait sur leurs peaux un frissonnant baiser. Ce baiser, s’il ne fut jamais donné, s’est de lui-même gravé sur la place du bourg. Un urbaniste l’a matérialisé, ou un jongleur, ou vous qui passez par là : harmonie minérale, végétale, ombrages et coursives dans un espace aussi réduit qu’un grand mouchoir de soie, brodé de volets rouges et de bonnets phrygiens.
Mais, pour en rassurer certains, bientôt notre jaloux tournera à droite...