Réalisateur & Scénariste : Jaco van Dormael Avec : Rhys Ifans, Serge Larivière, Didier De Neck, Christelle Cornil et Laurent Capelluto...
Synopsis : Un enfant sur le quai d’une gare. Le train va partir. Doit-il monter avec sa mère ou rester avec son père ? Une multitude de vies possibles découlent de ce choix. Tant qu’il n’a pas choisi, tout reste possible. Toutes les vies méritent d’être vécues.
« Pour une production européenne, Mr Nobody est un film qui, au regard des moyens déployés (un budget de 30 millions d’euros), est plutôt impressionnant. L’histoire, elle, est étonnante. A la fin du XXIème siècle, ce M. Nobody ou Nemo (Jared Leto), est le dernier mortel vivant, ce qui lui vaut l’intérêt plutôt intrusif des médias. Sur son lit de mort, il accepte toutefois de raconter sa vie à un journaliste qui est allé dénicher, pour l’occasion, un enregistreur à bandes - autant dire une antiquité. Or le récit de Mr. Nobody s’avère particulièrement compliqué : il semblerait qu’il ait vécu plusieurs vies ! Refusant de faire des choix, il a emprunté chacune des voies qui s’ouvraient à lui, ce qui occasionne une multitude de récits parallèles. Mr. Nobody est donc le récit des vies possibles de son protagoniste ; le film revêt ainsi une structure « à tiroirs », ce qui constitue, aux yeux du réalisateur belge Jaco Van Dormael, une manière d’explorer la nature du choix et celle de la complexité du cours de nos existences.
La structure de la narration est donc le fait marquant et distinctif de Mr. Nobody. Sur ce point, c’est un film réussi, qui parvient, par le désordre chronologique (voire logique) de ses scènes, à tenir en haleine et à éveiller la curiosité du spectateur. Les histoires racontées, elles, relèvent le plus souvent d’un romantisme qui, s’il avait été écrit et mis en scène d’une manière plus ordinaire, aurait certainement frappé par son caractère conventionnel et un peu facile. C’est sans doute sur ce point que l’on peut nourrir des regrets : la construction complexe du récit et les qualités plastiques de ce film le rendent très agréable à visionner, mais on se lassera, en fin de compte, d’y chercher un intérêt plus général et plus profond.