Tout au long de l’année 2010 à travers toute la France et les 29, 30 et 31 janvier à Pau, La Cimade commémore ses 70 ans.
C’est le 18 octobre 1939, après l’invasion de la Pologne et l’entrée en guerre de la France que le CIM (Comité Inter-Mouvements de jeunesse) crée le CIMADE (Comité Inter-Mouvements Auprès Des Evacués).
Sa mission est alors de venir en aide aux populations évacuées notamment d’Alsace et de Lorraine. En 1942, dès que le régime nazi met en place le système de l’internement administratif des juifs et des ennemis du régime, La Cimade obtient d’entrer dans les camps. Elle s’y occupe des problèmes matériels mis aussi des besoins psychologiques et spirituels des internés. La rafle du « Vél’d’hiv » et le franchissement de la ligne de démarcation la conduiront à mener des actions clandestines : hébergement, aide à traverser des frontières, établissement de faux papiers...
Aujourd’hui, pourquoi La Cimade existe-t-elle encore, a-t-elle encore une mission en France et dans une Europe démocratique ? Pèse-t-il sur elle une menace ?
L’actualité récente, la « découverte » sur une plage de la Corse de naufragés abandonnés là par des passeurs de clandestins puis leur placement en centre de rétention enfin la libération de la plupart d’entre eux, a placé La Cimade et son action, en pleine lumière. La Cimade entre dans les centres de rétention, elle assiste humainement et juridiquement les « retenus ». Et cette action, elle la mène, parfois, jusqu’à l’extrême limite de ce que permet la loi.
Diverses délégations du Sud-ouest préparent depuis plus d’un an, les journées des 29, 30 et 31 janvier. Pendant trois jours La Cimade va immerger ses invités dans l’histoire : visite du camp de Gurs près d’Oloron, témoignages sur le camp d’internement, théâtre et cinéma autour de la vie des internés, expositions. Enfin s’ouvriront des tables rondes et des débats consacrés à ce terrible passé et à l’action de la Cimade en 2010, à ses risques, à ses limites.
Ces trois jours d’évocation d’une très sombre période de l’Histoire de l’Europe sont à partager en famille, avec enfants et petits enfants, d’autant que les entrées sont libres.
70 ans...c’était en 1940... une jeune américaine faisait transiter clandestinement deux wagons contenant 13 tonnes de lait en poudre dans un train reliant Lisbonne à Pau, permettant la survie de centaines de nouveaux-nés (entre autre). Pau comptait à cette époque 200000 réfugiés fuyant la guerre. (j’ai vu sa plaque commémorative, et viens de survoler son histoire sur Pau.fr/magazine/portraits. Elle ne faisait pas partie de la CIMADE, mais elle aurait adhéré à leur démarche, sans aucun doute. En attendant, qui va nous approvisionner en haricots verts cet hiver ? Nos ventres crient famine, et le Kénya, c’est pas la porte à côté. On cherche des volontaires...