L’histoire, véridique, est purement locale, puisque l’hôtel des Ombres, titre de l’ouvrage, est en fait l’hôtel Continental de Pau, très belle batisse située rue Maréchal Foch, et qui pourrait également s’appeler l’hôtel des justes !


En effet, le livre fait référence à une période sombre de l’histoire, la seconde guerre mondiale, mais c’est avant tout un délicieux mélange de malice gouailleuse et de débrouillardise, nécessaire pour survivre en ces temps difficiles .

L’auteur, fils des propriétaires des lieux à l’époque, n’avait qu’une dizaine d’années, mais nous livre tour à tour avec humour, naïveté enfantine, et un bon sens déjà bien établi, ses étonnements et ses réflexions sur la vie quotidienne au sein de l’établissement .



Il faut savoir que Pau faisait partie de la zone libre, et que nombre de fuyards, Juifs en majorité, traqués par les nazis et le régime de Vichy, ont pu trouver un refuge transitoire, avant leur passage en Espagne, grâce à la complicité des tenanciers de l’hôtel Continental .
Et même lorsque la Wermarcht eut franchi la ligne de démarcation, en 1942, Juifs cachés sous une fausse identité, et Allemands occupants cohabitèrent dans les grandes pièces artistiquement décorées pendant longtemps encore !



Le gamin éveillé aujourd’hui narrateur, était bien sûr tenu de garder le secret, ce qui pour lui était une sorte de jeu de cache cache un peu original, et ce qui l’interpellait et lui semblait étrange, était que les pensionnaires en transit portaient souvent des noms de poisson, en Béarnais, naturellement !



Lecture conseillée, délectation garantie et un décor qui nous est familier, beaucoup d’atouts en somme !...