J’avais entendu parler de cette nouvelle signalisation, en vois la progressive réalisation mais n’avais pas connaissance de ce document de fond. Les idées qui y président ne semblent pas incongrues au non spécialiste que je suis. Il en ressort une certaine logique. Je relève néanmoins quelques points troublants :
1/ ce i encadré, indiquait pour moi un syndicat d’initiative ou un point d’information. Vers lequel je ne me dirigeai pas puisque inutile pour moi. Mais n’induira-t-il pas en erreur les touristes et automobilistes de passage ? Ou ce i est-il unanimement adopté ? Comment faire la différence avec ces points d’information et pourquoi ce i qui peut être interprété de multiples manières plutôt qu’un logotype original, généralisé et donc devenant explicite (comme le petit dessin annonçant un monument historique, par exemple, désormais reconnu par tous) ou une couleur ?
2/ "Cinq pénétrantes". Les allées venant de la sortie Pau Nord de l’autoroute n’en seraient-elles pas une, et d’importance ? Quant à celles de Morlàas et Tarbes, ce sont des voies d’accès à l’agglo et Pau-quartiers périphériques mais ne sont pas deux pénétrantes. Elles ne forment qu’une seule et même voie de pénétration au centre ville, depuis le rond point Auchan.
Ce point 2 me trouble car, sans explication j’y vois une étude un peu par dessous la jambe... Sauf à ce q’il y ait une explication rationnelle, bien sûr. Pas technico-socio-psycho-gynéco-technocratique...
3/ "Le principe du jalonnement consiste à guider l’automobiliste vers le parking le plus proche de son lieu de provenance" (ces phrases compliquées par plaisir pour faire croire que c’est sérieux épuisent le lecteur. Bref...). Le principe paraît tout à fait pertinent et intelligent mais c’est faire fi du fait que les parkings souterrains sont tous... en hypercentre : tu parles d’un "jalonnement" !! Mais bon... Puis l’application est totalement incohérente : la signalisation des parkings doit être multipliée, agrandie, devenir essentielle, toute autre doit apparaître secondaire et informative et surtout pas incitative. Ces vastes parkings bénéficieraient d’une information sur les trajets, sur les distinations finales des automobilistes devenus piétons, cyclistes, usager de navettes, bus ou tout autre moyen de substitution. Bref, de vrais parkings relais aux abords d’une ville dotée d’un vrai service public de transport urbain, péri-urbain et hyper-urbain.
Soit cette grande stratégie de panneaux est définitive et on nous jette de la poudre aux yeux avec ces histoires de parkings relais, de transports etc. etc. Soit on a foutu des millions d’euros sur le trottoir pour un plan saugrenu qui ne durera que ce que vivent les tiges et totems : l’espace d’une campagne.
Enfin 4/ les voies départementales de contournement me semblent particulièrement absentes de l’étude (sauf pour mention, mais c’est anecdotique) et de la signalisation. On voit dans certaines villes d’énormes panneaux "ROCADE" (Bordeaux) ou "PÉRIPHÉRIQUE" (Toulouse) avec un logo explicite, qui vont chercher l’automobiliste loin de ladite rocade par des voies fluidifiées pour les amener à contourner, éviter, se repérer... les voies de contournement de Pau sont annoncées presque confidentiellement par des panneaux qui ont l’air de chuchoter à l’oreille du conducteur déjà averti...
Tout cela me laisse perplexe, étonné, dubitatif, ignorant, me direz-vous peut-être, et n’ayant rien compris ?
J’ai plaisir à citer de temps en temps l’excellent titre de Claude Duneton Je suis comme une truie qui doute, éd. du Seuil, Paris, 1979. En voici un petit extrait délicieusement explicatif :
« Monter tout un système de recherche en ne sachant pas très bien ce que l’on cherche, et surtout ne jamais tomber sur un morceau de trouvaille pour s’encourager les méninges c’est vraiment ardu. C’est plus ardu que de dresser un cochon à chercher la truffe. Parce que le cochon d’abord on lui fait savoir ce qu’il cherche, clairement et sans ambiguïté. On lui fait goûter de la truffe au départ. Ensuite, de temps à autre, on lui en met des morceaux cachés qu’il a la joie de découvrir en poussant la terre du groin. Ça lui remet du coeur à l’ouvrage. »
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