A l’UMP, on semble s’aviser que la mondialisation fonctionne surtout à sens unique et que les frontières de l’Europe fonctionnent comme une passoire laissant entrer des productions à faible coût qui accélèrent la désindustrialisation de bien des pays du continent, dont le nôtre.
Mais, à l’intérieur de l’Europe, les politiques menées ces derniers mois sur lesquelles se concentrent les feux de l’actualité ne sont-elles pas elles aussi marquées d’une certaine naïveté ?
Il est bien naturel que l’Europe fasse preuve de solidarité. Mais la lourdeur du bilan des différents plans de sauvetage ne manque pas d’interpeller : pour la Grèce 110 milliards le 2 mai 2010, 109 milliards le 21 juillet 2011 et un abandon de dettes de 21%, puis de 50% le 26 octobre ; pour l’Irlande 85 milliards d’aide octroyés le 28 novembre 2010 ; pour le Portugal 78 milliards d’assistance le 3 mai 2011...
Le citoyen ne peut manquer de comparer ces cadeaux à la situation qui est la sienne en tant que débiteur. Les banques lui demandent le plus souvent des garanties, hypothécaires ou autres. En cas de défaillance, les créanciers savent se servir en priorité, même si aucune faute incombe au débiteur.
Rien de cela n’a cours entre Etats. Mais on se garde bien de demander leur opinion aux contribuables allemands ou français. Ils risqueraient de faire valoir que l’Irlande a fait du dumping fiscal à grande échelle, que bien des Grecs échappent à l’impôt, dont l’Eglise orthodoxe dont les biens sont considérables. La flotte grecque est une des plus importantes et des plus modernes du monde.
Au rebours de notre générosité "volontaire", les Chinois exigent des garanties. On dit qu’ils possèdent déjà la moitié du port du Pirée. Certes, ce sont les banques et les établissements financiers qui ont été invités à mettre la main à la poche et leurs profits sont conséquents. Mais, en dernier ressort, ces profits ne viennent-ils pas de leurs clients ? Et lorsqu’ils sombrent, comme dans le cas du Crédit Lyonnais ou, plus récemment, de Dexia, n’est-ce pas au contribuable que l’on fait appel ? Si les sommes engagées pour ces abandons de dettes servaient à un fond de secours mutuel, l’économie européenne ne serait-elle pas en meilleure position ?
Ou plutôt en position moins mauvaise. Car bien des économistes tablent sur une entrée en récession de la zone euro dès la fin de l’année (la définition du mot est : deux trimestres consécutifs de croissance négative). Les plans de rigueur ne peuvent amener que l’atonie de l’économie. Et si les banques prêtent moins, ce sont les emplois qui vont se contracter, et les plus faibles payer la note.
De beaux esprits ont fait valoir que la culture européenne doit beaucoup à la Grèce. De plus, s’emparer des richesses grecques a, à leurs yeux un aspect immoral. Mais l’Europe n’a-t-elle pas déjà fait main basse en période estivale sur une bonne partie du littoral grec ? Il est certaines plages grecques sur lesquelles il est difficile de mettre le pied si l’on n’est pas de la communauté gay de l’Europe...
A vrai dire, un peu moins de laxisme dans la question de la "restructuration" (ô le joli euphémisme !) de la dette grecque serait le meilleur rempart contre une contagion des défauts de paiement. Cela vaudrait pour l’Italie comme pour la France. A l’heure où le gouvernement français envisage de vendre les bijoux de famille comme le bâtiment du ministère de la Marine, place de la Concorde à Paris, un scénario comme celui préconisé plus haut n’est pas à exclure pour la France. Bien sûr, on ne peut le souhaiter. Mais, quitte à perdre un peu de souveraineté ou de possession, mieux vaut que ce soit au profit de nos voisins et partenaires que sous le joug des agences de notation qui se sont si lourdement trompées dans le passé !
Et un peu de la responsabilisation que l’on exige des particuliers ne ferait pas de mal aux Etats !
Nulle solidarité dans toutes ces histoires. Simplement la perspective que si on laisse la Grèce imploser, c’est toute l’Europe qui va être éclaboussée.
> Des Européens bien naïfs
7 novembre 2011, par JC
C’est en explosant qu’on éclabousse, pas en "implosant"
> Des Européens bien naïfs
7 novembre 2011, par pehache
Votre supplique est fondée mais la perversion du système est beaucoup plus subtile.
1 - Les Etats sont irresponsables et engagent les Citoyens dans des dépenses sans les consulter.
2 - Les décisions politiques sont prises du fait des bagarres entre : mouvements syndicaux, partis politiques,fonction publique syndicats, patrons et artisans...se justifient par l’égoïsme des travailleurs protégés incapables d’améliorer leur rentabilité ni valider leur présence et qui font corps d’opposition. Alors c’est la course à l’endettement sans contrepartie, pour éviter les mouvements sociaux durs.
3 - Il faut faire l’inventaire de nos pôles d’excellence, développer notre compétence solidairement en ces domaines et arrêter de dépenser bêtement
pour des raisons utopiques, culturelles bidons, associations de sports et de hobbies sans contreparties financières. ET SURTOUT que les MEDIAS arrêtent le bourrage de crane des citoyens. Les vrais victimes de la crise sont discrètes. Elles n’ont rien à voir avec "les obèses et désoeuvrés" qui défilent pour un oui ou un non sans rien risquer pour eux-mêmes. 4 - Il faut arrêter de faire le jeu des politiques qui valident leur existence par la grogne publique provoquée par leurs débordements institutionnels. 5 - Il faut refaire la REVOLUTION CITOYENNE et imposer la notion de DROITS associés aux DEVOIRS. 6 - Voyant tous les postes pris par des Fonctionnaires en double activité je pense URGENT d’interdire le droit de double appartenance à ces gens qui ne pensent qu’à se servir sur le dos des autres. Il faudrait même leur supprimer le droit de vote car ils s’augmentent sans raisons sérieuses, recrutent de façon corporative, et méprisent le secteur privé d’une façon générale. Alors la France et la Grèce ? pas très éloignées.