Le soir de Noël, l’apparition sur nos écrans TV des images en direct de la Basilique Saint Pierre d’un digne vieillard en blanc et or entouré de cardinaux en rouge non moins chargés d’ans me fait rêver à un Homme jeune, plein de force, de vitalité et d’énergie, qui parcourrait le monde, en allant à la rencontre de ceux qui souffrent ou qui ne connaissent pas la paix ...Et si le conte devenait un jour réalité ?
Le soir de Noël, je suivais à la TV la Messe de minuit retransmise en direct de la Basilique Saint Pierre de Rome. Là, dans ce haut lieu du christianisme, au cœur du Vatican, je voyais un vieillard chenu, habillé de blanc et avec force broderies en or, célébrer Noël dans une pompe impressionnante de solennité et de faste, au milieu de cardinaux vêtus de rouge, et non moins chargés d’ans eux aussi. Tout d’un coup, ces images compassées, ou le successeur de Saint Pierre, aux épaules un peu voutées, au regard fatigué, et qui se faisait rouler sur une sorte de plate-forme pour traverser la nef dans sa longueur, m’ont paru véritablement hors du temps et déconnectées de notre monde. Et je songeai que c’était-là le message que l’Eglise bi-millénaire diffusait en direct à la planète entière... A savoir, la vieillesse, l’immobilisme, et le faste désuet d’une institution comme plongée dans le formol.
Alors, mes yeux se détachèrent du petit écran, et je commençais à rêver, bercé par les cantiques. Et, tout d’un coup, je vis une apparition se superposer à Benoît XVI - alias Joseph Ratzinger - Bavarois qui fut contemporain des HitlerJungend... Cette image se précisa peu à peu, jusqu’à devenir nette et distincte sur l’écran. Et je suivis les scènes qui se succédaient, fasciné. Plus de digne vieillard, mais un Homme jeune, âgé d’une trentaine d’années, visiblement plein de force, débordant d’énergie, qui marchait sur une route, entouré d’une foule qui le suivait. Lui aussi était vêtu d’une sorte de longue robe blanche, mais là, pas de broderies en or ni de mitre pesante sur son front haut. Au contraire, le bas de son vêtement était effrangé, et marqué par la poussière que soulevaient ses sandales. Et chacun de ses pas était rythmé par une grande croix en bois d’olivier, qu’il tenait dans sa main droite, et qu’il propulsait littéralement en avant sous un soleil d’hiver. Son teint était bistre, et il avait un type métissé, manifestement Sud Américain, rappelant un Brésilien ou un Mexicain, avec ses cheveux très noirs, longs et frisés. Mais ce qui frappait le plus, c’était la force qui émanait de lui, ses épaules larges, sa musculature puissante, et son regard brillant, à la fixité presque insoutenable. Le groupe arriva dans une ville manifestement moyen-orientale, dont nombre de maisons étaient touchées d’éclats d’obus, et où l’on pouvait entendre le bruit d’une canonnade à proximité. Au fur et à mesure que les marcheurs s’avançaient, ce bruit s’amplifia et devint assourdissant, jusqu’au moment où l’Homme en blanc pénétra sur une place sur laquelle, ô horreur, des chars tiraient sur une foule désarmée ! Et là, l’inconcevable se produisit : seul, brandissant sa croix, il se dirigea vers un char d’assaut qui interrompit son tir. Puis le personnage monta sur la tourelle qui s’ouvrit brusquement, les soldats occupant le blindé levant les bras en signe de soumission. Les autres chars s’étaient arrêtés de tirer en même temps, et le silence était total sur la place où des milliers d’hommes, de femmes et quelques enfants retenaient leur souffle... Alors, l’Homme en blanc se tourna vers eux et cria d’une voix de stentor "Salaam, Shalom, Pace, Peace, Paix, Paz, Friede" en levant sa croix le plus haut qu’il put. Et le plus étonnant, c’est que la foule, manifestement musulmane, resta pétrifiée puis s’agenouilla devant le personnage.
Celui-ci descendit lentement du char d’assaut, prit un enfant dans ses bras, l’embrassa, puis se tourna vers un homme blessé, à terre, le souleva, puis les fidèles qui l’accompagnaient firent de même et transportèrent les autres blessés en empruntant quelques rues ainsi chargés devant une foule toujours aussi muette, qui s’écarta pour les laisser passer. Ils arrivèrent devant un hôpital et entrèrent, maintenant escortés par les soldats qui, ô miracle, les protégeaient !
Je n’en croyais pas mes yeux... Et tout d’un coup, je compris ! La scène se passait en Syrie, et l’Homme en blanc n’était autre que le nouveau Pape, celui dont le XXIe siècle après le Christ, encore et toujours marqué par la misère, les guerres, les famines et la souffrance avait désespérément besoin. Homme parmi les hommes et les femmes de son temps, missionnaire de la paix et du réconfort, il marchait inlassablement en parcourant la planète, escorté d’une petite foule de fidèles qui l’accompagnait en se renouvelant sans cesse, pour quelques kilomètres, quelques jours, ou de longs mois selon les possibilités et l’envie de chacun. Sorti une fois pour toutes du Vatican, où il ne revenait qu’une fois par an, pour Pâques, il allait là où la paix le réclamait, à la rencontre de ceux qui souffrent. Homme de son temps, il communiquait cependant en temps réel avec son administration restée à Rome, se tenant au courant des problèmes de l’humanité grâce à son téléphone portable, la faisant travailler sans relâche à la résolution des conflits et à l’expression de la parole de tous ceux pour lesquels celle-ci était confisquée. Homme de la parole, son message, à la portée de tous, n’était pas compliqué, très loin des arguties byzantines des théologiens. Il lui suffisait simplement de réclamer le respect pour la vie des innocents, le silence des armes, ou bien à manger pour les affamés, ou encore une invitation à se joindre à lui pour ceux qui souffraient de solitude. C’était ainsi, disait-il, que Dieu pouvait être récompensé d’avoir créé l’homme à son image. Et à chaque fois, les mêmes scènes étonnantes se reproduisaient : soldats pétrifiés, puis en fuite ou lâchant leurs armes, Dirigeants politiques nargués jusque dans leur Palais engageant immédiatement les réformes nécessaires, toujours promises à leur peuple et jamais appliquées, habitants des quartiers riches se mettant à donner leurs objets superflus devant leurs demeures... On se souvenait encore du jour où, arrivant devant la Bourse de New York un chaud matin de juillet, il monta les marches du nouveau Temple en réclamant justice pour les pauvres de ce monde ; et devant la panique qui s’en suivit, les boursiers, un à un, donnèrent chacun d’eux mêmes 1 cent aux déshérités pour 100$ échangés. Et l’Homme en blanc, ressortant du Temple de l’argent roi, fut acclamé comme jamais par la foule qui lui fit un triomphe, alors que le soleil fit resplendir sa robe tel un diamant !
Homme de dialogue, il allait partout, s’adressait à tous et toutes sans souci de distinction, d’aspect ou de religion, ne demandant aucune conversion, disant simplement "Dieu vous aime" ou encore "Paix sur vous", s’arrêtant régulièrement pour prier et se recueillir. Et, petit à petit, au fil du temps, le flambeau de Celui qui était venu il y a plus de deux mille ans était repris et prolongé, mais très simplement...
Je me réveillais en sursaut alors que l’image de la Place Saint Pierre de Rome disparaissait de l’écran. Le rêve s’effaça lentement et je repris progressivement mes esprits, me sentant désormais un peu orphelin, et triste de ce qui n’avait été qu’une vision...
(...) un Homme jeune, plein de force, de vitalité et d’énergie, qui parcourrait le monde, en allant à la rencontre de ceux qui souffrent ou qui ne connaissent pas la paix ...Et si le conte devenait un jour réalité ? (...)
Votre mémoire serait-elle courte ? Vous tracez le portrait de Jean-Paul II dans les années 80
(...)alias Joseph Ratzinger - Bavarois qui fut contemporain des HitlerJungend (...)
Ah, que ces sous-entendus gratuitement venimeux sont détestables Pourquoi ne dites-vous pas qu’il fut contemporain des pacifistes des années 30 ?