La neige a vieilli Dans nos rêves transis Mais l’espoir frémit Hélas à chaque épi de blé
Hélas - nous avons déjà vu Et nous reverrons encore L’homme barbare Un homme seul est un diable Qui se pare du sourire de l’Ange Pour essaimer l’atrocité Et défiler la bobine du Mal Abattant des mômes en partance d’innocence
Dieu, je te convoque au tribunal de la conscience Es-tu l’ennemi des hommes - toi Dieu - qui permets cela Es-tu le patron des barbaries Ou bien n’existes-tu pas Pour autoriser ces crimes en ton nom
La neige a vieilli Dans nos rêves transis Mais l’espoir renaît Hélas à chaque épi de blé
Désormais - même le visage enfoui Dans la dénégation de l’oubli Le sang des enfants de Toulouse Macule notre avenir Pourrons-nous poursuivre nos jeux vains Travailler nous distraire et voter Dérision grotesque de nos bulletins Et ce simulacre de liberté Que promettent les promesses de nos édiles Sera-t-il notre vain quotidien
La neige a vieilli Dans nos rêves transis Mais l’espoir frémit Hélas à chaque épi de blé
Désormais la haine abreuve nos sillons Et désaltère nos villes insensées Pourrons-nous croire encore Alors qu’on abat nos enfants à bout-touchant Comme des bêtes qu’on sacrifie Pour le bon plaisir de son dieu Que demain sera comme le bel hier A ce faisceau d’humanité qui nous éclaire Et qu’on nomme Justice Pourrons-nous croire encore et le prétendre Que nous sommes humains Nous qui sommes des assassins Ce soir sous le voile de Marie de Yasmine ou de Rebecca L’humanité s’est parée du masque de Médée
La neige a vieilli Dans nos rêves transis Mais l’espoir frémit Hélas à chaque épi de blé