> Desserte LGV Béarn-Bigorre : Le point de vue du syndicat CGT des cheminots des Hautes-Pyrénées
9 avril 2012, par Contribuable Palois
Le responsable de la CGT ne donne qu’une partie de l’information. "Nationalement nous sommes passés de 55 milliards de TK transportés par la SNCF en 2000 à 20 milliards pour l’ensemble des opérateurs en 2011"
L’ouverture à la concurrence a bon dos.
En fait c’est une descente continue sur des décennies de la "part modale" (la part de Fret SNCF dans la totalité des transports) et qui n’a pas attendu l’ouverture à la concurrence . Voir le rapport de la Commission Economie, Développement Durable et Aménagement du Sénat :
"
1970 37% pour la SNCF
1980 34,9%
1990 18,9%
1994 14,9%"
"Une situation plus dramatique [pour la SNCF] que celle rencontrée ailleurs en Europe.
Si l’on observe les deux dernières décennies, force est de constater
que le fret ferroviaire résiste moins bien en France que chez certains de
ses voisins . En Allemagne, le fret ferroviaire atteignait déjà 70 milliards
de tonnes-kilomètres au début des années 2000, et il a caracolé aux alentours
de 110 milliards en 2008, soit une hausse de 50 % environ
. Par comparaison,
le trafic fret de la SNCF est passé de 48,1 milliards de tonnes-kilomètres
transportées en 2003 à 26,5 en 2009. Même en tenant compte des parts de
marché des entreprises concurrentes de la SNCF, il s’avère que le trafic de fret français, à peu près équivalent à celui allemand durant les années 1990, est désormais quatre fois plus faible qu’outre-Rhin. En Suisse, le trafic de
marchandises transportées par voie ferroviaire a enregistré une croissance d’un tiers entre 1990 et 2007, passant de 53,2 millions de tonnes marchandises à 71,14 millions
. Enfin, en Grande-Bretagne, selon les chiffres fournis par
l’Union Internationale des Chemins de fer (UIC), le fret a cru de 11 % depuis
2002. "
http://www.senat.fr/rap/r10-055/r10-055.html
La SNCF n’a pas compris que le marché des transports n’était pas "captif" et que le client n’accepterait pas la rigidité qu’on lui opposait. En confiant un chargement à un transporteur routier la livraison est garantie à J+2. Un wagon pris en charge par la SNCF ne bénéficie d’aucune garantie de date d’arrivée (ce sont par ailleurs ces transports unitaires qui font perdre de l’argent à la SNCF), seuls les trains complets entre certaines gares désignées ont un plan de circulation à peu près convenable, (sauf imprévus comme les grèves). Clientèle limitée car rares sont les entreprises qui ont 300 à 500 tonnes à expédier d’un point A à un point B. Les autres ne sont pas forcément opposées à la SNCF mais elles sont réalistes en considérant avantages/inconvénients et admettent difficilement que le coût de la T/km soit plus élevée à la SNCF pour les chargements moyens.
Par ailleurs, on bute souvent souvent sur les "sillons disponibles" eu où il faut arbitrer la préférence accordée par les conseils régionaux aux TER au
détriment des trains de fret .
Un exemple éclairant : les constructeurs japonais d’automobiles souhaitaient au milieu des années 1990 faire leurs importations en Europe à partir du port du Havre. Mais ils voulaient, pour leurs trains complets, un acheminement direct par la ligne Le Havre-Rouen-Amiens jusqu’à leurs centres de répartitions situés en Belgique. La SNCF elle imposait que ces trains chargés d’automobiles passent par les triages marchandises de Paris. Le client a eu le dernier mot, et les chargements d’autos sont depuis débarqués directement à ... Anvers.