Dans quelques jours, des milliers de bêtes vont monter à l’estive. Le printemps aura été généreux pour elles, les montagnes sont couvertes d’un épais tapis de fleurs, riche en couleurs et dense en odeurs.
Dans les Pyrénées, il y a un avant la montée des troupeaux et un après.
Avant, la nature pousse sans freins et nous offre un spectacle incomparable. "Grand Prix National de Fleurissement" garanti.
Avant, le randonneur traverse des espaces couverts de milliers de fleurs aux senteurs chaque fois différentes. Le plaisir est intense.
Avant, le silence est roi, troublé seulement de temps à autre par le cri du choucas.
Après, les tondeuses quadrupèdes travaillent, jours après jours dans un joyeux tintamarre de sonnailles diverses, à faire disparaître la magnifique couverture florale qui orne nos vallées.
C’est le prix à payer pour que la forêt n’envahisse pas les "artigues". C’est le prix à payer pour les fromages qui seront proposés aux citadins, au "carré des Halles de Pau" et ailleurs. C’est le prix à payer pour les "chuletas" offertes dans les auberges des hautes vallées aragonaises.
Oui, les Pyrénées sont différentes avant et après la transhumance. Éternelles mais différentes.
- par Ortzi Olaizola
Photos prises dans les secteurs Arrioutort, Besse, Montagnon en vallée d’Ossau