Scénario d’Arnaud Desplechin et Emmanuel Bourdieu.
Avec Anne Consigny, Catherine Deneuve, Emmanuelle Devos, Chiara Mastroianni, Mathieu Amalric, Emile Berling, Laurent Capelluto, Melvil Poupaud, Jean-Paul Roussillon.
Synopsis. Il se passe à Roubaix, mais il n’est pas dans la ligne des Ch’tis...Il évoquerait plutôt Diderot et son « Est-il bon ? Est-il méchant ? » Si vous trouvez la comparaison trop littéraire, prenez en compte la citation de Nietzsche dans la bouche de l’admirable grand-père incarné par Jean-Paul Roussillon :
« Nous restons nécessairement étrangers à nous-mêmes, nous ne nous comprenons pas. Pour nous, vaut, de toute éternité, la formule : « Chacun est à soi-même le plus lointain » »
Les Atrides à Roubaix ? Je n’irai pas jusque-là. Mais le destin rode, avec la mort qui guette, ainsi que le déséquilibre du corps ou de l’esprit. Les sentiments sont puissants. Et les paroles échangées sont tour à tour tendres et féroces. La réussite du film tient à ces scènes dans lesquelles la vie de famille éclate plus qu’elle ne s’éclate. La critique crie bravo ! Mais je ne retrouve pas le souffle et la limpidité de Bergman ; le compte est trop lourd. Pourquoi avoir, tant surchargé l’histoire ? Est-ce pour montrer que la vie de famille n’est pas un long fleuve tranquille, que ce soit entre parents et enfants ou entre frères et soeurs ?
Le film ne peut laisser indifférent ; mais l’excès d’allusions (Howard Hawks, Joyce, Shakespeare, Tchékhov peut-être) peut aussi tuer l’émotion. Si vous offrez ce spectacle à votre maman, elle vous en saura sans doute gré par la constatation : « C’est un peu comme cela chez nous. Mais Dieu merci, c’est mieux chez nous ! »