Tarzan qui s’ennuyait dans son bois de Bastard Voulut régenter la faune. Il se vêtit d’une pelisse jaune, Se tailla un sceptre de bois noir Et couronna son front d’ors et de pierreries. Ainsi paré, il convoqua les animaux.
« - Mesdames et messieurs, mes chers amis, Je vous ai réunis ce matin pour vous dire Que désormais je règnerai céans. - Par qui t’es-tu fait élire, Fit le singe mécréant ? - Par le parti de Moi-même ! »
La moindre brindille en frémit d’indignation ; Le Lion, brandissant son diadème, Cria à l’usurpation ; Les Gorilles se scandalisèrent ; La Girafe, opinant du chef, Objecta qu’elle refusait tout chef ; Toutes les bêtes protestèrent Dans un désordre éblouissant, Jusqu’à Dame Grenouille Qui se noya dans sa patouille - Ultime et sublime soubresaut ! - En avalant sa propre bile.
Un vieux baudet du Poitou, Qui paissait solitaire immobile Dans cette clairière paisible, S’approcha de Tarzan, Lui ôta sa peau et ses diamants Et dit : « Ni dieu, ni maître, tu n’es qu’un homme ! »